À l’occasion de la parution de “La Félicité de connaître la Voie”
Je bénis Dieu de me donner maintenant la possibilité d’avoir cette rencontre avec vous. Ayant entendu qu’on vous avait donné ce petit livre (“La Félicité de connaître la Voie”) à tous, à chacun, j’ai pensé, à cause de cet événement dans notre vie, de parler avec vous pour qu’après mon départ vous ayez une idée comment nous avons bâti ce que nous appelons maintenant « notre Monastère ». Je rends grâce, je le répète, au Seigneur parce que maintenant je vois que votre état intérieur est préparé pour entendre ma parole.
Nécessité de la présence de porteurs de la connaissance spirituelle
Quand j’étais arrivé au Mont Athos, à partir du chœur où je me tenais comme novice, je pouvais voir les moines et j’ai senti qu’ils priaient d’une manière orthodoxe, et je me suis demandé : Encore…« Comment est-ce possible ? Ils sont tous, presque tous, pour ainsi dire illettrés, mais ils prient d’une manière vraiment orthodoxe. » Pour moi, ce moment était grave, et j’ai compris que quelqu’un devait être porteur de la connaissance spirituelle, tant sur le plan dogmatique que sur le plan de la vie ascétique, pratique.Quand vous êtes venus ici pour la première fois à nos réunions, je n’avais pas l’idée de commencer par les dogmes, mais seulement avec ce programme : comment pouvons-nous vivre dans ce monde en passant les jours et les nuits sans péché ? Comme dit la prière : « Ô Dieu, rends-nous dignes de passer ce jour, ce matin ou ce soir sans péché ». Mais maintenant nous avons ce livre qui commence par un article sur le dogme de la Sainte Trinité, sur l’Église et sur l’être humain. Je pense avec beaucoup de reconnaissance au Père Syméon qui a préparé ce livre et lui a donné un ordre au sujet duquel je voudrais vous parler.
Pour bâtir la vie monastique il faut avoir une vision, disons, plus ou moins générale, ou, si vous voulez, globale. Les personnes qui ont la charge de la direction de la vie du Monastère, comme le Père Kyrill, le Père Syméon, et les autres qui font maintenant le travail de pères spirituels, doivent avoir cette vue générale de la vie spirituelle. J’ose penser que Dieu m’a permis de présenter la doctrine dogmatique d’une manière correcte. A cause de cela, j’ose aussi croire que je peux me permettre de vous demander de lire ce livre, petit à petit, par petits passages, autrement dit pendant des mois et même des années, pour acquérir cette vision dans laquelle notre Dieu, le Créateur du ciel et de la terre, se révèle à nous comme Trinité sainte. Et après, vous assimilerez non seulement la révélation sur la Vie divine ou sur l’Être divin, mais aussi celle relative à l’être humain créé, pour savoir quelles sont les ultimes possibilités de la personne humaine.
Source: Homélie du Père Sophrony en français, le 20 janvier 1989, au bureau du Monastère Saint Jean-Baptiste, «À la base de notre monastère il y a une conscience dogmatique orthodoxe»
http://www.diakonima.gr/2010/03/23/etapes-de-la-vie-spirituelle-1/